A Messieurs les Présidents des pays membres de la CEDEAO

A Messieurs les Présidents des pays membres de
De la CEDEAO

Objet : Contre l’envoi de troupes militaires en Gambie et propositions d’alternatives à la recherche de la Paix.
Messieurs les Présidents, Excellences,

Les peuples d’Afrique ont principalement besoin de Paix pour se consacrer à la seule guerre qui vaille, qui est celle du développement.
La CEDEAO a pour mission première d’intégrer les populations et les économies de l’Ouest Africain, elle n’a pas pour vocation de mettre en danger les vies de ces mêmes populations et de créer les conditions de destructions de leurs outils de développement, de mettre en péril leurs stabilités sociales et de mettre à terre les fragiles économies de nos Etats.
Les problèmes politiques ne sont pas au – dessus des urgences économiques. Et le développement ne peut se faire que dans la Paix. Pourquoi voulez – vous à chaque fois qu’il y a un contentieux politique, privilégier les options militaires au détriment de celles du dialogue, des voies pacifiques de règlements des conflits politiques ? La CEDEAO ne doit pas être un outil militaire au service du Droit International qui fait et a fait des millions de victimes dans le monde. Des régions entières sont plongées dans le chaos au nom du Droit International qui a véritablement montré ses limites. Les voies de la Paix sont inépuisables, alors que celles de la guerre sont extrêmement limitées et ne sont pas souvent pertinentes. Beaucoup de conflits qu’on veut ou qu’on a tenté de régler par les armes, n’ont laissé que ruines dans les âmes et dans les sociétés.
Le Droit International a fait plus de victimes que les conflits qu’il était censé résoudre. Les cas sont là, à foison. Les plus récents sont la Côte d’Ivoire, la Lybie pour ne citer que ceux – là. Pour faire partir un dictateur, pourquoi, faire des milliers de morts innocents que ce même dictateur n’a pas faits ? Pourquoi détruire des villes entières, des économies durement mises en place qu’on peinera à reconstruire au nom d’un Droit armé d’armes de destructions massives ? Pourquoi le Droit International tient plus à la punition qu’à la conciliation ? Pourquoi ne trouverait – on pas une sortie aux dictateurs qu’on a laissés faire, sans qu’il y ait des victimes de plus ? Pourquoi le Droit International ne prévient –il pas au lieu de regarder faire et de réprimer après, sans discernement aussi bien le dictateur que ses victimes innocentes?
Sommes – nous condamnés à jeter par terre toutes nos valeurs traditionnelles, nos valeurs Africaines, à continuer d’ignorer que nous avons des ressorts ancestraux de vivre-ensemble, de concorde, de règlements de nos différents par le dialogue ?
Voudrions – nous oublier que la société Africaine a ses valeurs ancrées dans la sagesse des aînés, des détenteurs des pouvoirs traditionnels ou religieux ?
Allons – nous abandonner toutes nos façons d’être, de vivre, d’exister, au nom de standards importés, inadaptés à nos cultures tels les interventions armées, les tribunaux d’exceptions ou les tribunes comme les organisations internationales telles l’ONU, la CEDEAO ?
Ces organes prennent – ils en compte, les ressorts culturels qui sont les fondements sur lesquels les peuples, aussi différents les uns, que les autres, peuvent s’appuyer pour régler leurs différends ou conflits ? Dans le cas des résolutions de conflits en Afrique, priorité a été donnée aux standards internationaux, basés sur des droits figés, des principes intangibles qui ont fait leurs preuves par les milliers, voire, millions de morts que le Droit International a fait depuis qu’on l’applique dans beaucoup de cas de conflits dont on avait omis de convoquer les contours culturels et trouver des solutions purement culturelles. Dans le cas précis de la Gambie et du Président Yaya Jammeh, il n y a pas de péril en la demeure. Le Président Jammeh, bien qu’ayant annoncé avoir accepté sa défaite, ce qui n’a aucune valeur juridique, a décidé de faire recours. Il en a parfaitement le droit. C’est la CEDEAO qui ne semble pas être dans le Droit. Au nom de quoi, cet organe veut lui refuser son droit ? On nous dit que la Cour suprême Gambienne est une Institution creuse où tous ses membres sont nommés par le Président Jammeh.
Y a t – il un seul pays de la CEDEAO où les membres de la Cour Suprême ne sont nommés par le Président de la République ? Dans le cas précis de la Gambie, même si le Pdt Jammeh a reconnu dans un premier temps sa défaite, cela ne donne pas une force juridique à sa déclaration. Il a bel et bien le droit de faire un recours, et cela, quel que soit le manque de crédibilité de la Cour Suprême. Si la CEDEAO avait des réserves sur cette Cour, c’était en amont qu’elle devait la contester, pas en ce moment. Maintenant la situation est là. Jammeh est dans son droit, mais a perdu la légitimité du fait de son reniement, cela voudrait – il dire qu’il n y a que le langage des armes pour lui faire entendre raison ? Que non ! Ce n’est pas en une seule mission et sur des menaces que les choses vont évoluer. Il faudra trouver d’autres voies et d’autres arguments que la force. Cette force qui n’installera que chaos et désolations, aux antipodes des vœux du peuple Gambien qui s’est battu en Paix pour faire partir démocratiquement le Pdt Jammeh. Les dates – butoir que l’on veut se fixer n’ont aucune urgence et ne doivent pas constituer un ultimatum à la guerre. Il faut donner aux négociations le temps de la recherche de la Paix. Si la Gambie prend feu, nous y verrons les fuyards de Boko Haram encerclés de toutes parts, les Jihadistes acculés dans les combats au Mali, en Lybie, et les despérados de tous bords qui voient l’occasion de combattre les systèmes établis.
Si la CEDEAO a le monopole de la guerre, elle n’a ni les moyens de l’entretenir, ni de la gagner, ou d’imposer la Paix. Il ne faudrait pas que l’on tombe dans le piège du Droit International que nous n’avons les moyens d’appliquer. La recherche de la Paix demande tous les investissements possibles et
tous les compromis peuvent être envisageables. Vouloir traduire un Président devant des juridictions aux prix de destructions et morts ne peut pas être une priorité dans nos contrées. La CEDEAO elle –
même, devrait envisager d’être poursuivie un jour, de privilégier les options militaires et de tuer des milliers d’innocents pour des buts purement politiques. Ne l’oublions pas, le Droit progresse.
Ne peut –on pas prendre graine de ce qui s’est passé au Rwanda avec ses Huit –cent mille morts du génocide qui a pardonné pour se consacrer à son développement ? Les Sud – Africains qui ont pardonné pour poursuivre leur chemin ensemble. Où sont les milliers de morts de la Côte d’Ivoire ? Et ce qui se passe en Lybie, où une guerre absurde oppose des factions multiples qui fait qu’aucun avenir n’est prévisible aussi bien pour les Libyens que pour leurs voisins ? N’a t – on pas laissé Kabila fils exercer un an de plus, ne serait – ce que pour trouver une chance à la Paix au Congo ?
Ce doit être le cas en Gambie. Donner le maximum de chances à la Paix. Investir pour la Paix. Les moyens militaires que la CEDEAO mettrait pour la guerre, qu’elle les mette pour la Paix. C’est cela sa mission principale. Quel qu’en soit le prix. Ce n’est pas donc par la force d’une intervention militaire que vous convaincrez le Président Jammeh, mais, bien par des négociations. Le Président Jammeh est un Africain imbu des valeurs de nos ancêtres. Il comprendra parfaitement que le fait de donner sa parole chez nous est plus engageant que tous les serments écrits. Qu’il perdra sa légitimité en se dédisant. Offrez – lui les garanties d’une vie future dans la Paix et la Dignité au lieu de vouloir allumer un feu que vous ne pourrez pas éteindre.
Où était la CEDEAO pendant l’épidémie d’Ebola ? Avait – elle déclaré la guerre à cette pandémie ? Que non ! Elle avait fait profil bas alors que dans sa logique guerrière qui concerne tout problème politique, elle aurait donc pu lever une armée de médecins et d’infirmières avec des ambulances.
Vouloir faire partir le Président Jammeh ne vaut pas une guerre. Et cela, c’est le Sénégal qui doit le refuser. S’il y a une armée à laquelle le Sénégal doit prendre le Commandement, que cela soit celle d’une armée de la Paix. Le Sénégal a des objectifs de développement qui ne peuvent avoisiner avec une guerre. Une guerre en Gambie nuirait gravement à l’économie du Sénégal et à sa Paix intérieure.
Excellences, si la CEDEAO n’a pas les moyens et les voies que la guerre pour intervenir en Gambie, nous vous assurons que les peuples Gambiens et Sénégalais le refuseront. Laissons les acteurs de la Paix s’activer à trouver une solution à ce problème qui n’en est pas un.
La Paix vaut tous les sacrifices. La guerre est l’arme de ceux qui se croient les plus forts, qui pensent qu’en détruisant, ils le deviennent beaucoup plus. La guerre est l’arme des faibles, de ceux qui n’ont aucune solution. Sinon, pourquoi chercher la Paix après la guerre ? Pourquoi ne pas privilégier la Paix avant la guerre ? C’est là, où se trouve la contradiction de la guerre. Eux – mêmes, les partisans de la guerre, l’avouent, ils vous diront que tous les conflits se terminent autour d’une table pour trouver la Paix. Les morts, eux, c’est certain, n’y seront pas. Alors, pourquoi ne pas chercher la Paix avant ?

La Paix est le fondement de l’humanité. Rien ne peut se réaliser sans la Paix. La Paix est l’arme des forts. ‘’ L’ARMEE DE LA PAIX ‘’fait la guerre de la Paix. Ses armes sont la médiation, la conciliation, la recherche jusqu’au bout de compromis sauveurs de vies, de la Paix.
Notre mère Afrique n’a besoin que de PAIX. Notre avenir est dans la PAIX. Nous n’avons pas les moyens de la guerre.
Nous appelons les Etats, les organisations Africaines telles l’Union Africaine (UA), sous –régionales (CEDEAO etc..), les Nations – Unies à reconnaître notre Armée de la Paix et de la doter des moyens juridiques comme les mandats, logistiques et autres facilités comme ils le font avec les forces d’interventions militaires pour la réussite de nos missions de recherche de la PAIX.

Je vous prie, Excellences, d’agréer mes sentiments de profonds respects

NdaoBadou Le Médiateur
Fondateur de l’ARMEE DE LA PAIX

Comments are closed.