AU PS, QUI VEUT DEVENIR KHALIF À LA PLACE DU CALIF…EN PAIE LA NOTE!

Le débat suscité dans les médias par l’annonce du retour de certains camarades et anciens dissidents, au sortir de la réunion du Bureau Politique du 16 mars 2019, appelle de ma part une réflexion sur les débats menées depuis lors dans la presse quant au retour des pro Khalifa Sall au PS. Il est vrai que tout est parti des interprétations faites de notre communication globale lors de de cette réunion, dans la forme comme dans le fond.

Si je ne me trompe, nos réunions se sont toujours déroulées à huis clos pour préserver une certaine confidentialité à nos débats internes. C’est alors l’occasion pour tout militant de donner libre cours à ses idées conformément à l’ordre du jour indiqué. Des discussions contradictoires, parfois houleuses mais très démocratiques, ont toujours permis à chaque militant ou responsable d’y trouver une tribune appropriée. D’exutoire pour certains, mur de lamentation pour d’autres et même envolées lyriques pour les plus illuminés, notre bureau politique ne connaît point de censure.

Que ce soit lors des réunions du comité central ou du bureau politique, la couverture médiatique a toujours été bien encadrée. Il est d’usage que les journalistes soient autorisés à prendre des images en début de session pour ne revenir que plus tard pour le tradionnel point de presse ou la conférence de presse. Parfois le face à face avec la presse se faisait, au moment même où la réunion battait son plein, au dehors avec le préposé au porte-parolat du jour et choisi par les soins du Secrétaire général. Mais la pratique habituelle veut que les échanges avec la presse se tiennent à la fin, après la clôture de la réunion. Il faut dire que cette orthodoxie dans la gestion de notre communication officielle nous a toujours prémunies des travers de la diffusion publique d’informations sensibles ou de manipulations préjudiciables à l’image de notre parti.

L’objet des échanges, dès lors qu’il s’inscrit dans le cadre des plénières de la réunion de l’instance concernée, donne le droit à tout participant de dire les choses telles qu’il les perçoit. Il me semble donc que la divulgation dans la presse des propos de quelque participant qui soit, en dehors du porte-parole du jour, n’était pas prévue. Demandons-nous alors comment les propos du Secrétaire général, dans son adresse aux allures d’encouragements en direction des camarades Banda Diop et compagnie, a pu se retrouver sur la place publique si tant est que la communication officielle relevait uniquement du préposé à l’animation du point de presse ? Effectivement, notre camarade Abdoulaye Wilane en tant que porte-parole du jour est bel et bien revenu sur cette adresse. Pouvait-il en être autrement pour une présence, aussi inattendue à cette réunion du BP, de ces camarades tenus jusqu’alors comme exclus ? La vérité est que, même occultée, cette présence insolite avait déjà commencé à faire couler beaucoup de salive de la part des militants et responsables présents, et donc ne pouvait point passer inaperçue pour la presse. Qu’on l’ait voulu ou pas, la presse avait déjà eu « son grain à moudre » à travers ce qu’elle a perçu comme un appel du pied pour un retour des proches de Khalifa Sall. Elle ne pouvait que s’en donner à cœur joie.

Bref, il a été longuement fait étalage du traitement fait de cette information véhiculée par la presse. Évidemment, nos exclus et ex-camarades dissidents ont vite fait de plonger dans la brèche qui leur semblait ouverte pour s’épancher sur un hypothétique retour au bercail. Malheureusement ils doivent savoir que l’histoire ne refait jamais. Tout au plus on peut chercher à rafistoler un repositionnement dans les instances du Parti socialiste en rentrant sa queue toute honte bue. Qu’ils sachent que la dissidence, qui a connu son épilogue avec le gros fiasco du coup d’État lors de la fameuse session du Bureau politique du 05 mars 2016, est toujours vécu comme une écharde fichée dans la colonne vertébrale du Parti socialiste y ayant laissée une plaie encore béante. L’exclusion qui s’en est suivie relevait de la normalité aux yeux de l’opinion publique, malgré le refus obstiné des dissidents d’accepter la décision d’exclusion du parti. Bien sûr tout cela n’est que de la communication politicienne d’éternels recalés électoraux obligés de regarder dans le rétroviseur, déchus et désemparés par tant d’insuccès électoraux successifs.

Le Parti socialiste n’a jamais été demandeur de quelque retour de camarade au bercail. Leur exclusion est bel et bien assumée ! Toutefois, ceux-là qui ne voyaient plus de cohérence dans les options politiques qui les avaient poussées dans les camps des dissidents (les pro Khalifa), ont consommé la rupture d’avec eux en battant campagne et en soutenant le candidat de Benno Bokk Yakaar à l’élection présidentielle. Leur retour relevait donc d’une logique politique déjà actée.

Mamadou Mbodji Diouf
MBA Paris Dauphine
Membre du Bureau Politique du parti Socialiste

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