Augmentation du nombre des députés : Le président Macky Sall à l’épreuve de sa clientèle politique

Pour une « gouvernance sobre et vertueuse » savamment théorisée dans le dessein de marquer une rupture qui n’en n’est pas une, le président de la République qui semble toujours obnubilé par l’accès à un second mandat est entrain de ramer à contre-courant des  objectifs pour lesquels la majorité des sénégalais l’avait porté au pouvoir en Mars 2012. Où sont donc passé l’austérité et la rationalisation des deniers publics ? Il faut rappeler que la première Chambre du parlement qu’était le Sénat avait été dissout dans le but de consacrer son budget de fonctionnement aux problèmes des inondations de 2013 et en même temps de venir en aide aux sinistrés. Depuis lors rien n’a changé sous le ciel pour que le référendum du 20 Mars 2016 vienne imposer une autre institution dénommée Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) à notre ordonnancement institutionnel. Une décision du chef de l’Etat que beaucoup d’acteurs politiques et de la société civile n’ont pas encore compris au regard du budget et des salaires du président Ousmane Tanor Dieng ainsi que ses 150 collègues hauts conseillers. Déjà, la 12ème législature en cours fait tristement parler d’elle de par le niveau très bas de certains parlementaires issus de la majorité, incapables de porter ou d’initier une proposition de loi. L’Assemblée nationale a été par plusieurs fois le théâtre d’affrontements entre députés opposés sur des questions et préoccupations téléguidées depuis le palais de l’avenue Roume, sans rien comprendre du contenu. C’est pourquoi, l’augmentation du nombre des députés fussent-ils des éléments cooptés dans la diaspora répond plutôt à une logique clientéliste, à la limite électoraliste pour appâter le vote des Sénégalais de l’extérieur dont la plupart ont déchanté devant l’ineffectivité de la tenue des promesses qui leur avaient été faites par le candidat de « Macky 2012 ». Il faut aussi le souligner pour le regretter parce que de Senghor à Abdoulaye Wade en passant par Abdou Diouf et aujourd’hui avec le président Macky Sall, la problématique de la séparation des pouvoirs se pose toujours avec acuité. Même si la représentation parlementaire qu’est l’Assemblée nationale doit intégrer toutes les sensibilités sociales et secteurs sociaux, pour autant l’augmentation du nombre des députés portant l’effectif à 165 élus parlementaires ne peut se justifier. C’est compte tenu des dépenses additionnelles que cela va engendrer en termes de salaires, de matériels de transport et de carburant, mais aussi par rapport aux préoccupations politiques que cache une telle décision.

Dakar7.com

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