En Conseil des ministres tenu ce mercredi 25 mai, le Président de la République, à la suite de la psychose installée au Sénégal depuis qu’il été révélé un marché d’abattages clandestin de viandes d’âns, demande à son gouvernement l’audit de la Société de gestion des abattages du Sénégal. Un audit de cette société est le bienvenu. Car, depuis que les langues se délient sur cette affaire, les révélations ne manquent pas. Pourtant c’est le Directeur général de la Sogas, M. Talla Cissé qui depuis que le scandale a éclaté, fait partie des premiers à faire une sortie dans la presse. Dans un entretien accordé au journal Le Quotidien, il estime : « Malheureusement, c’est une réalité. Il faut le reconnaître, il y a bel et bien de la viande d’âne sur le marché. La preuve, depuis cette annonce, la gendarmerie et la police ont appréhendé des gens qui abattaient encore des ânes dont la viande était destinée au marché. C’est réel et c’est malheureux. Il existe des malfaiteurs qui s’adonnent à ce trafic de viande d’âne mélangée à celle de bœuf désossée pour la placer sur le marché. » Ce que M. Cissé semblait omettre, c’est qu’au niveau de la Sogas même, on pratiquait l’abattage d’ânes. L’ancien Directeur général de la Sogas, M. Amadou Fall vend la mèche. Au cours de l’émission ‘’Questions de l’heure’’ sur la Dtv, il révèle qu’à la Sogas, il a toujours existé une partie destinée pour l’abattage des moutons, une autre pour les bœufs et chèvres et une dernière pour les porcs, chevaux et ânes. A qui sont destinés ces viandes de chevaux et d’ânes ? L’ancien Directeur général de la Sogas soutient que c’était pour les animaux des parcs zoologiques, ensuite les Chinois sont venus eux aussi s’intéresser à la filière. Les Chinois sont réputés consommateurs de viande d’âne. Seulement, le doute subsiste. Et c’est le Coordonnateur de l’Association des bouchers de Dakar, M. Abdallah Fall qui lance un pavé dans la mare. A l’en croire, depuis bientôt un an, des industriels chinois se sont accordé avec le directeur général de la Sogas pour la livraison de viande d’âne. La nébuleuse dans cette affaire suivant les explications de M. Abdallah Fall, c’est que les abatteurs de cette race animale n’ont jamais été des embauchés réguliers de la Sogas, mais ils le faisaient nuitamment. En gros, après que les employés de Sogas ont fini leur travail et rentrent chez eux, eux se pointaient pour un autre boulot, celui d’abattre des ânes. Cela signifie-t-il que des gens profitaient de cette affaire pour se remplir illégalement leurs poches ? En tout cas, si depuis un an, comme le révèle, cette activité illégale existe, cela doit faire des centaines de millions de Fcfa que ce commerce a rapporté. De l’argent qui a pris une destination autre que les caisses du Trésor public. D’autant plus, qu’informe-t-on que c’est lorsque ce trafic a pris une ampleur que le ministère de l’Elevage a été averti. Et, c’est ce dernier qui a sommé que soit stoppé ce trafic. Si le Chef de l’Etat lui-même monte au créneau pour réclamer un audit de la Sogas, c’est qu’il y a une nébuleuse dans cette affaire.
DAKAR7.COM
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