Concurrence dans le lavage de voitures : Tout le monde y gagne

Jadis, réservé aux stations d’essence, le lavage de voitures est un métier auquel s’adonnent, de plus en plus, les sénégalais notamment les jeunes. Si les uns le font toujours de manière informelle, d’autres, par contre, sont plus professionnels. A Dakar, les stations de lavage de véhicules poussent comme des champignons, avec, pratiquement, les mêmes services.

Dakar7 a fait un tour dans quelques quartiers de la capitale pour avoir un aperçu sur ce business qui, apparemment, nourrit bien son homme. Attention: il y a le revers de la médaille. Reportage!

Assis au milieu de ses amis, Adama Diouf, âgé d’une vingtaine d’années a quitté ses études secondaires en classe de 4éme à Diourbel pour devenir laveur de voitures à Sacré-cœur, près d’une auto-école. En plus de son métier, il y apprend le code de la route pour espérer décrocher, un jour, un job de chauffeur. Selon lui, le métier attire pas mal de gens mais à chacun sa chance. «Il nous arrive de laver une, deux voire trois voitures, ça dépend. Parfois aussi, tu peux rester toute une journée sans rien apercevoir » fait-il remarquer

Les prix varient entre 500 et 15 000 F Cfa.

Les prix du lavage varient entre 500 , 1000, 1500 et 3000 F Cfa, selon la taille de la voiture le degré de la saleté. « Ce qui nous différencie des stations-services et entreprises de nettoyage professionnel, est que ces dernières sifflent, démontent les fauteuils et font tout pour que la voiture soit propre avec du matériel adapté. Mais nous, on n’a qu’un balaie pour nous débarrasser de la saleté. Par contre, sur le plan de l’essuyage de la voiture, nous sommes meilleurs qu’elles. », explique Adama. François Diop, devenu chauffeur après avoir lavé pendant des années des voitures, aborde dans le même sens que son ami. Il estime que ce que la machine peut réaliser dans le nettoyage d’une voiture, la main ne peut pas le faire.

Le lavage de voitures n’est pas seulement pratiqué par des jeunes, venant le plus souvent de l’intérieur du pays. Il est aussi l’affaire des stations-services qui furent les pionniers dans ce domaine. Trouvé dans un 4×4 à la station Shell de Pikine Tally Mboumack, Ndongo Diouf, la trentaine, dit avoir débuté le métier dans un garage de taxis à la station Shell de Patte-D’oie en 2004, avant de rejoindre celle de Pikine quelques années plus tard. Selon lui, il y a eu une grande avancée dans le domaine. Par contre, il n’est pas d’avis avec ceux qui pensent que les prix du lavage sont trop chers dans les stations-services. « C’est dans les entreprises de nettoyage professionnel que les prix sont très exorbitants. Chez nous, les prix varient entre 1500 et 2000 francs CFA pour un nettoyage simple et 5000 francs CFA pour un nettoyage complet », indique-t-il.  Pour lui, la différence entre les stations d’essence et les laveurs informels, est dans le service rendu. « Chez nous, nous sifflons au lieu de laver l’intérieur de la voiture car le temps ne nous le permet pas. », explique notre interlocuteur.

« Chez nous, dit-il, le client est roi. »

Mais les stations-services font face, de plus en plus, à une rude concurrence de la part des entreprise du lavage professionnel des voitures. Ils ont pratiquement les mêmes machines mais offrent plus de services que les stations d’essence.(lavage auto, moquette, championnage, assurance, transfert d’argent…). Trouvé dans une entreprise de lavage professionnel à Sacré-coeur, Ablaye Ndour, lave une voiture 4×4. Agé d’une vingtaine d’années, ce jeune homme a débuté le métier dans l’informel avant d’être recruté par cette entreprise. Selon lui, les stations-services travaillent avec pression alors qu’eux, travaillent avec « une sérénité totale », et « un bon état d’esprit ». « Chez nous, dit-il, le client est roi. C’est à lui de décider de comment sa voiture doit être lavée. Par contre dans les stations-services, le client est moins privilégié. »  Ici, les prix varient entre 10.000 francs pour les petites voitures et 2000 francs pour le lavage par aspiration pour toutes les voitures.

Les cas de vol

Autre lieu, même décor. Nous sommes à Pikine Rue 10. Près du cimetière, une entreprise de lavage de véhicules y est installée. Cheikh Tidiane Kandé, un des laveurs, s’attelle  rendre propre deux scooters et une Mercedès. Bien qu’occupé, ce jeune homme d’une trentaine d’année, nous accorde quelques minutes. Selon lui, si le secteur attire plus de gens, c’est en grande partie dû au chômage des jeunes. Toutefois, il reconnait qu’il y a bien une différence dans la prestation entre eux, les stations-d’essence et les laveurs informels. « Si dans les entreprises de nettoyage, la voiture est aspirée, essuyée, elle est par contre , diagnostiquée, vidée, sifflée dans les stations-services mais non-aspirée. », explique Tidiane. Ici, les tarifs ne sont pas les mêmes qu’ailleurs. « Pour un lavage simple, le prix est à 3000 francs CFA et pour celui complet 10.000 à 15.000 francs CFA. », indique-t-il.

Toutefois, le secteur n’est pas sans difficultés. Certains clients sont souvent victimes de vol soit de leurs objets abandonnés dans le véhicule soit de voiture. Des incidents qui suscitent la méfiance de certains clients et qui préfèrent se rendre dans les stations d’essence où ils espèrent avoir plus sécurité. « Un jour, un de nos client s’est fait voler sa radio dans sa voiture dans notre entreprise sans que l’on retrouve l’auteur du vol. Depuis ce jour, le client n’est plus revenu chez nous. Cela nous cause d’énormes torts », confie un laveur professionnel.

Fara Thiernou Mendy, stagiaire

http://Dakar7.com

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