Fermeture du stade Demba Diop: les riverains pas tous d’accord

La fermeture du Stade Demba Diop par les autorités, suite aux événements malheureux survenus, le samedi faisant 8 morts, est diversement appréciée. Certains travailleurs aux alentours du stade pensent que cette décision n’est pas la solution. Dans ce reportage, Dakar7 a discuté avec quelques riverains qui ont exprimé leur indignation.

Il est 10 heures au stade Demba Diop. Les magasins et ateliers sont ouverts et les riverains vaquent à leurs occupations. Partout où on passe, l’incident du samedi faisant 8 morts occupe les débats. L’accès au stade est impossible. Toutes les portes sont fermées.  A l’intérieur du stade, un silence de cimetière s’y est installé. Dans un atelier de tailleur à côté de la porte centrale du stade, un homme assis à l’entrée en train de coudre des boutons. Ce jeune homme d’une trentaine d’années n’est pas d’accord avec la décision prise par les autorités du pays d’interdire toutes manifestations au stade Demba Diop.

« C’est pas normal d’arrêter les activités sportives parce que y a certaines personnes qui vivent grâce aux activités sportives . Ce stade doit être réparé parce que c’est le stade qui abrite le plus d’activités sportives. Alors fermer ce stade sera un handicap pour certains», nous dit le tailleur. Cet avis est partagé par Sékou Diop, un vendeur de café Touba installé de l’autre côté du stade. La trentaine sonnée, ce jeune commerçant pense que la mesure va lui porter préjudice. « Quand il y a événement, notre travail marche très bien mais. Parfois, on arrête très tôt. »dit-il. Même s’il dénonce les violences  qui émaillent les rencontres sportives, il pense que  fermer le stade n’est pas la solution. « Il y a des malfaiteurs qui viennent pour perturber. Cela nous pousse à arrêter tôt nos activités. Mais avec les navétanes qui arrivent, il faut réparer ce qui est détruit et continuer les activités. Et ça aura aussi un impact sur l’économie parce que les matchs sont des événements qui génèrent de l’argent», déclare Sékou Diop.

« Ce qui s’est passé samedi montre l’indiscipline totale de la jeunesse. »

De l’autre côté du stade, les réactions sont les mêmes.  Devant l’atelier de vulgarisation, un groupe d’hommes discute sur les scène de violence de ce samedi. Certains sont encore choqué par le comportement des jeunes de l’USO. « Des supporters ouakamois arrêtaient des jeunes qu’ils considéraient comme supporters de Mbour en dehors du stade. », confie un témoin des événements.

A quelques mètres de là, un magasin de clé. Le gérant s’appelle M Ndiaye. De taille moyenne, ce dernier pense que les responsabilités sont partagées. « Nous tous, nous avons notre responsabilité par rapport à ce qui s’est passé, en tant que sportif, supporters, et autorité. Plus de 300 personnes mbourois sont passées ici  bien habillés. Cela montre qu’ils n’étaient pas venus pour la violence. Mais lorsque les ouakamois sont passés, les insultes fusées de partout. », raconte-t-il. Avant de charger les autorités. « L’Etat est responsable parce qu’il n’y avait pas suffisamment de policiers pour assurer la sécurité des personnes. Je suis ici depuis 7 ans mais le foot n’a jamais perturbé notre travail. Ce qui s’est passé samedi montre l’indiscipline totale de la jeunesse. »

Par rapport à la fermeture du stade, M. Ndiaye pense que ce n’est pas la solution parce qu’il y a des gens qui comptent sur ce stade pour nourrir leurs familles. « Les activités peuvent continuer en même temps que les travaux. Et l’Etat doit veiller à ce que la population soit disciplinée en imposant des sanctions sévères », déclare M Ndiaye.

Mame Birame Diouf(stagiaire)

http://Dakarr7.com

 

 

 

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