L’activisme des organisations de femmes pendant la campagne: Quel impact ?

Malgré l’absence de candidates à cette élection présidentielle, les femmes n’ont pas baissé  pour autant les bras durant cette campagne électorale qui s’est achevée, hier nuit. Regroupées au sein d’organisation féminines, certaines d’entre elles  s’activent, à travers les fora et les Médias, pour que la femme soit au cœur des préoccupations dans les programmes des 5 candidats en lice.

Au Sénégal, les femmes restent encore vulnérables. En effet, elles éprouvent d’énormes difficultés à s’imposer devant les hommes quand il s’agit d’occuper des postes de responsabilité dans les instances de décision.

« Nous étions déçues de l’absences des femmes à cette élection»

Une situation que déplore Rokhaya GASSAMA, présidente du Conseil sénégalais des femmes (COSEF) et Coordonnatrice du collectif des victimes de violences post – électorales.  « C’est vrai que nous étions un peu déçues du fait que les femmes ne soient pas représentées parce qu’il y avait cinq déclarations de candidature. On a reçu quatre au Conseil Constitutionnel qui les a recalés », fait – elle savoir  sur les ondes de la RFM.

Toutefois, elle note une avancée par rapport à la situation des femmes avec l’adoption de la loi sur la parité. « Depuis la loi sur la parité, nous étions au niveau de l’Assemblée nationale qui est une des grandes institutions sénégalaises. Là – bas, nous étions entre 20 et 22 % de représentation. Aujourd’hui, on est à 42,7 % et au niveau des instances territoriales, nous sommes à un peu plus de 47 %. Je pense que ça dénote vraiment un engagement des femmes à changer la configuration politique mais également sociétale », déclare – t – elle.

Mais ce n’est pas suffisant, selon Mme Gassama. Elle pense que les femmes méritent plus qu’elles en ont. Pour ce faire, le COSEF a  interpellé les différents candidats en lice à qui l’organisation a envoyé des courriers sous forme d’un questionnaire pour attirer leur attention sur leurs préoccupations.

« Après avoir remporté la bataille sur la parité, (…)il faut faire un focus sur la famille »

Un combat mené également par le CAUCUS avec sa présidente Fatou SOW SARR.   La sociologue indique qu’elle et ses consœurs ont sillonné l’intérieur du pays pour sensibiliser davantage sur la parité . « On a fait l’ensemble du pays pour former les gens sur la parité. On a aussi formé les députés, encadré les législatives, discuté même avec les dignitaires de Touba pour les convaincre sur la question », dit – elle.

En tous cas, la présidente du COSEF demeure convaincue que les lignes ont bougé même si la société sénégalaise est foncièrement patriarcale. « Je pense qu’il y a une prise de conscience des femmes du monde pour plus de femmes dans les appareils étatiques et les instances de décision. Je pense qu’aujourd’hui, on compte quand même plusieurs femmes chefs d’Etat dans le monde, plusieurs femmes dans les institutions électives et semi– électives notamment l’exemple du Sénégal avec l’Assemblée nationale », se réjouit Mme Gassama.

« Sur 100 enfants, les 46 % ne vivent pas avec leurs parents. »

Mais malgré les stéréotypes et les réticentes notées chez les hommes, la présidente du CAUCUS pense que la femme, en tant que fondement de toute société désireuse de s’émanciper, doit porter le combat du respect des règles établies et du devoir de chacun à s’engager pour le développement socio – économique de la population de son pays.  «Après avoir remporté la bataille sur la parité, le droit des femmes, on a jugé nécessaire de faire un focus sur la famille qui rencontre d’énormes difficultés. Bien qu’ayant bénéficié des retombées de la loi sur la parité et d’égalité en termes de droit, il restait pour les femmes de régler le problème à l’intérieur des familles », déclare t – elle.

Et dans cette situation, selon toujours Mme SARR, les enfants restent les plus vulnérables. A preuve : «Sur 100 enfants, les 46 % ne vivent pas avec leurs parents. Aujourd’hui, si on ne montre pas à l’enfant de l’affection, comment il pourra demain prendre en charge ses parents ? Ils sont nombreux les enfants en danger et susceptibles de se retrouver un jour en prison. Et parmi ses enfants, il y a 46 % qui sont des filles. La présence de la femme au sein de la famille reste primordiale car si elle venait à y manquer surtout quand elle meurt, la situation deviendra problématique ».

Pour la sociologue, il est bien beau de parler de pétrole et autres projets mais ce qui est important « c’est de faire du sénégalais de demain, un modèle. ». Le plaidoyer sera-t-il entendu par le futur locataire du Palais? Wait and see…

Fara Mendy-Dakar7.com         

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