Le macabre testament de Ben Laden

Selon des documents déclassifiés hier par l’administration américaine, Oussama Ben Laden, l’homme du 11 septembre disposait de plusieurs millions de dollars qu’il cachait au Soudan pour financer le djihad.

Le testament

Le texte date de la fin des années 1990. Dans cet écrit, Ben Laden explique qu’il dispose « d’à peu près 29 millions de dollars » (plus de 25 millions d’euros) au Soudan. « J’ai reçu 12 millions de dollars de mon frère Abou Bakir Mohamed Ben (Laden) de la part de la société d’investissements Ben Laden au Soudan », déclare l’ex-chef d’Al-Qaïda. « J’espère que mes frères, sœurs, et tantes maternelles respecteront ma volonté et dépenseront tout l’argent que j’ai laissé au Soudan pour le jihad », conclut-il.
Les otages français
Dans une autre lettre, Ben Laden évoque le « plan de négociations » concernant les cinq Français enlevés à Arlit au Niger en 2010. Sa stratégie n’est pas clairement déterminée. Si au départ il veut les « épargner » et  « s’en servir à des fins de propagande », il se ravise. Il explique au sujet de Françoise Larribe, la seule femme retenue, qu’il « faudrait l’échanger contre une rançon, car détenir des femmes est étrange ». Il décide  ensuite de faire pression sur la France en demandant un « départ immédiat » des troupes du pays d’Afghanistan ou à un « arrêt des opérations de combat » sur place. « Si  (le président français Nicolas Sarkozy ndlr) refuse de négocier, alors une semaine avant l’élection présidentielle, nous tuerons l’un des otages, celui avec le rang et la position les plus basses dans la société », finit par écrire Ben Laden.
La paranoïa
Ben Laden savait qu’il était l’homme le plus recherché au monde et que sa vie était menacée. Dans une lettre adressée à son père et datée du 8 août 2008, il lui demande de prier pour lui s’il est tué. Dans une autre lettre, il demande à sa femme de s’assurer que l’on n’a pas profité de soins médicaux pour lui mettre une puce électronique dans son corps permettant de le pister. « Merci de me dire en détail s’il y a quelque chose qui te préoccupe sur une hospitalisation en Iran, ou si toi ou des frères avez des soupçons à propos de puce ». Ces puces « sont dans la longueur d’un grain de blé, et la largeur d’un vermicelle », lui explique-t-il.
« La priorité doit être de tuer et de combattre les Américains »
La Direction du renseignement des Etats-Unis avait déjà publié en mai dernier un premier lot d’une centaine de documents. Dans l’un d’entre eux, Ben Laden expliquait que « la priorité doit être de tuer et de combattre les Américains et leurs représentants ». Sur le plan stratégique, il disait qu’Al-Qaïda devait monter des attaques spectaculaires contre les Etats-Unis, à l’image du 11 septembre 2001. La priorité doit être de « frapper l’Amérique pour la forcer à lâcher » les régimes du Moyen-Orient, « et à laisser les musulmans tranquilles », écrivait-il.

Ce n’est pas tout. L’ex-chef d’Al-Qaïda voulait également frapper la France. Il se disait « intéressé par une attaque sur l’économie française, dans l’espoir de provoquer un effondrement économique ».

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