Malgré les solides résultats économiques en 2015, le Sénégal traine les pieds dans les réformes structurelles, selon le Fmi

A l’issue d’une mission de deux semaines du Fonds monétaire international (Fmi) pour mener des entretiens sur la deuxième revue de l’accord triennal au titre de l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe) approuvé en juin 2015, le Chef de la délégation a jeté un regard critique sur la situation économique nationale. «Les résultats macroéconomiques en 2015 ont été solides et la croissance s’est établie à 6.5%, pour la première fois en douze ans. Ces résultats s’expliquent notamment par le lancement de projets liés au Plan Sénégal émergent (Pse) et par le dynamisme de l’agriculture, lui-même attribuable à des conditions climatiques favorables et la productivité accrue de ce secteur. La mise en œuvre du programme au titre de l’ISPE continue d’être satisfaisante; tous les critères quantitatifs et la plupart des objectifs indicatifs pour 2015 ont été tenus, y compris l’objectif de déficit budgétaire», a soutenu Ali Mansoor. «Cependant, poursuit-il, la mise en œuvre des réformes structurelles a été lente et plusieurs repères structurels, notamment ceux qui concernent l’amélioration de la gouvernance économique, n’ont pas encore été mis en œuvre».

Ouverture de l’espace économiques aux Pme et Ide

De même, relevant que «les perspectives économiques restent favorables à court terme avec un taux de croissance projeté à 6.5% en 2016», M. Mansoor a «salué la détermination des autorités à continuer à mener une politique budgétaire appropriée en maintenant l’objectif adopté de déficit budgétaire de 372 milliards de F Cfa (4,2 % du Pib)». Revenant sur les entretiens avec les autorités sénégalaises, le Chef de la délégation du Fmi souligne que l’accent a été mis «sur les politiques économiques et les réformes structurelles qui devraient permettre au Sénégal d’entretenir la croissance à son niveau actuel jusqu’à l’horizon du Pse, à savoir 2035». Et, pour y parvenir, il informe qu’il «faudra maintenir un dispositif macroéconomique solide et notamment mettre en œuvre de manière résolue les réformes destinées à réduire la recherche de rentes et à ouvrir l’espace économique aux Pme et aux Ide afin de créer ainsi des débouchées économiques pour tous».

Des contrats de performance aux entreprises bénéficiant d’un appui de l’Etat

Toujours dans sa déclaration, le Chef de la mission du Fmi a «salué la ferme volonté des autorités de renforcer les finances publiques en mobilisant davantage de recettes et en rationalisant la consommation publique pour doper le financement des investissements publics et des dépenses sociales». Et, «il importait de redoubler d’efforts pour renforcer la gouvernance économique et, en particulier, pour formaliser le cadre d’intervention pour les entreprises en difficulté et assurer que les projets ne soient financés que s’ils sont bien préparés». D’ailleurs, les experts ont «rappelé la nécessité de signer des contrats de performance avec toutes les entreprises bénéficiant d’un appui financier de l’État».

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