Paradoxe: Quand Ousmane Sonko adoubait le « criminel » Wade

A quel Ousmane Sonko devrait-on se fier? La question garde toute son importance au regard de l’attitude contradictoire du leader du PASTEF à mesure que l’on s’approche de la présidentielle. En voulant se démarquer de la vielle garde de la classe politique sénégalaise, l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines, devenu député, multiplie les discours radicaux vis-à-vis du régime actuel.  Hier, Ousmane Sonko est allé plus loin en qualifiant de « criminels » tous ceux qui ont eu à diriger le pays, en l’occurrent Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et même Macky Sall. « Si on regroupait tous, et les fusiller, ce ne serait pas un péché. », a déclaré le leader de PASTEF, lors d’une manifestation politique. 

Et pourtant, c’est ce même Ousmane Sonko qui s’était rendu au domicile d’un de ses supposés « criminels », Me Abdoulaye Wade en octobre 2017 pour « recueillir » sa bénédiction.   « J’ai rencontré le président Abdoulaye Wade, il y’a de cela deux semaines. A plusieurs reprises, il avait souhaité à me rencontrer à Paris, à Dakar(… ) mais cela ne s’est pas concrétisé. Et la fois passée, on s’est rencontré enfin je l’ai beaucoup écouté. J’ai beaucoup apprécié cette rencontre, parce que c’était une discussion ouverte. C’est quelqu’un qui nous suit depuis pas mal de temps , nous suit depuis pas mal de temps, nous apprécie  bien et qui nous a donné beaucoup de conseils. « , a déclaré le député de PASTEF dans les colonnes du journal Les Echos.

Écoutant religieusement les conseils de Wade, Sonko confiait au journal ceci!: « Très tôt il(Wade) m’a dit: « vous savez, vous avez un bon profil, vous avez un bon discours, mais si vous n’avez pas d’argent, non pas pour acheter des consciences mais pour faire une bonne tournée nationale dans le pays, ça ne va pas aller ».

Qu’est-ce qui a alors changé entre temps pour que le « sage » Wade, doit subitement devenu un « criminel »  qui mérite la…guillotine? En tout cas, cette bourde du leader du PASTEF met à nu son manque de maturité en politique comme le soutiennent beaucoup d’observateurs. 

Même s’il jouit d’une bonne réputation chez la frange jeune, avide d’un « discours nouveau », Ousmane Sonko gagnerait à être plus modéré, moins arrogant, moins prétentieux et plus humble. Car, en politique, les erreurs se paient cash.

L’autre contradiction relevée chez Ousmane Sonko, c’est son soutien farouche Tahibou Ndiaye, ancien patron du Cadastre, un homme qui a été épinglé dans le cadre de la traque des biens mal acquis. Pour certains observateurs, le leader de PASTEF est « mal placé » pour donner des leçons de vertu alors que son « mentor » ne peut pas justifier ses biens évalués par la CREI à 8 milliards F Cfa. 

Dakar7.com

 

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