En Guinée, les différents appels à la paix et autres déclarations «dissuasives» de la justice (nationale et internationale) tendent à porter fruit. En tout cas aucun leader politique n’a jusqu’ici ouvertement appelé à une quelconque manifestation, à plus forte raison à la violence. Même si le président de l’UFDG El Hadj Cellou Dalein Diallo, n’a pas exclu, au lendemain du scrutin, d’user de son «droit de manifester» pour contester les résultats de l’élection. Comme les six autres, Marie Dioubaté ne reconnaît pas les résultats, mais elle est claire sur sa position : «Je crois que la sagesse nous demande de nous abstenir de demander aux gens de sortir dans la rue… Je ne mettrai jamais mes enfants en première ligne pour aller défendre dans la rue pour se faire tuer. En tant que maman je ne le ferai pas. Je ne demanderai pas non plus aux enfants des autres de descendre dans la rue en sachant bien ce qui risque de s’y passer».
Papa Koly privilégie également la paix. Dans une déclaration, le président du parti GRUP a exhorté ses militants à rester fidèles à «leurs valeurs de paix et de réconciliation nationale». Pourtant, il promet de ne pas laisser impuni «la fraude qui a entravé le processus et falsifié le choix» de ses militants. Papa Koly compte sur les voies de recours constitutionnel pour détruire le «Système». Pour sa part, Dr Faya Millimono qui tient à l’invalidation du scrutin, a aussi indiqué qu’il fera recours auprès de la Cour constitutionnelle.
Et Cellou Dalein, le plus populaire et le plus redoutable des sept challengers d’Alpha Condé ? Mettra-t-il sa menace de manifester en exécution ? Jusqu’ici, la figure de proue de l’Opposition n’a lâché aucun message dans ce sens. Par contre, il tient à se blanchir des accusations (à tort ou à raison ?) qui le tâchent d’appeler à la violence pour protester contre « la mascarade » électorale du 11 octobre. Dans une déclaration, l’UFDG – qui s’est déjà retiré du processus électoral – a traité de mensongères «ces informations que relayent certains discours officiels et qui tendent à jeter le discrédit sur le Président de l’UFDG dont le sens de responsabilité est pourtant connu de tous».
Le parti précise : « Certes, El hadj Cellou Dalein Diallo a bien appelé des jeunes partisans venus assurer sa protection lorsque son domicile fut l’objet d’agression de la part de loubards du RPG, à rester mobilisés pour protester et manifester le cas échéant contre le holdup électoral annoncé. Mais à aucun moment il n’a appelé à une violence quelconque». Il reste Sydia Touré, Lansana Kouyaté et George Ghandi Tounkara. Sydia a été le premier à se retirer du processus électoral. Chez le deuxième, la défaite ne surprend pas. Est-ce le second qui appellera à la violence ? Ça surprendrait plus d’un observateur…
guineenews.com
Comments are closed.