Problématique de la séparation des pouvoirs : les (Sall) manœuvres pour un second mandat

C’est à se demander si le projet de société du président Macky Sall qu’est le PSE, n’est pas préétabli par la France pour trahir des promesses et engagements que portait son programme de campagne « Yonou Yokkuté » en 2012.  Aujourd’hui, la somme des promesses faites par le président de la République, dans le cadre de ses conseils interministériels délocalisés au niveau des régions et départements, se chiffre à plus de 3000 milliards F Cfa. Avec le recul, le constat le mieux partagé par les populations, est qu’aucun engagement dans ce sens n’a été jusque là, suivi d’effet. Sur le plan politique, certains de ses alliés qui semblent avoir très tôt flairé cette « arnaque » politique se sont radicalisés après s’être carrément démarqués, même s’ils sont partiellement comptables du bilan de la seconde alternance. C’est encore plus préoccupant quand le chef de l’Etat utilise les leviers de la démocratie que sont la justice et l’Assemblée nationale, comme armes, pour tenter de tenir en respect une opposition, décidée à en découdre avec sa coalition lors des prochaines joutes électorales. C’est pourquoi, compte tenu de ses diatribes au relent de « menaces » contre ses adversaires, nul ne peut le blanchir dans ce qui est arrivé à Karim Wade, aujourd’hui victime d’un « exil forcé » au Qatar. Cela, après sa condamnation par une cour scélérate qui impose le renversement de la charge de la preuve pour juger une ancienne personnalité de l’Etat. Le cas Khalifa Sall et compagnie est à loger à la même enseigne, parce que les maires Bamba Fall et Barthélémy Dias ainsi que leurs co-accusés représentent pour Macky Sall des empêcheurs de tourner en rond, voire des obstacles pouvant l’empêcher d’arriver à un second mandat. A rappeler que Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng ont eu leur part du gâteau lorsqu’ils ont accepté de renoncer à leur candidature pour la présidentielle de 2019. Et qu’il ne faut surtout pas occulter le fait que depuis le début de la 12ème législature, le président de l’Assemblée nationale exerçait son mandat au compte-goutte, jusqu’à sa fameuse déclaration qui avait fait partir Malick Gackou et consorts. Si le président de la République avoue sans ambages avoir mis le coude sur des dossiers de la CREI avant de limoger la présidente de l’OFNAC Nafi Ngom Keïta qui avait épinglé ses proches dans leur gestion. De surcroît dans un contexte dit de « ruptures » et de « gouvernance sobre et vertueuse », cela pose naturellement un problème de bonne foi. Mais la récente démission du magistrat Ibrahima Hamidou Dème qui était pourtant membre du Conseil supérieur de la magistrature a fini d’illustrer à bien des égards que la séparation des pouvoirs est loin d’être une réalité au Sénégal.

Dakar7.com

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