La Cour pénale internationale a prononcé ce mardi 5 avril un non-lieu dans l’affaire William Ruto. Le vice-président du Kenya était poursuivi pour des meurtres, persécutions et déportations commis après la réélection du président Mwai Kibaki en 2007. C’est une victoire en demi-teinte pour le vice-président du Kenya. Les avocats de William Ruto avaient demandé un acquittement ; ils devront se contenter d’un non-lieu. « La chambre a considéré qu’un acquittement n’est pas la solution, mais a considéré que l’accusation n’a pas présenté des éléments de preuve suffisants qui pourraient permettre à une chambre de première instance raisonnablement de déclarer les accusés coupables », a expliqué Fadi el-Abdallah, porte-parole de la CPI. Les juges de la CPI n’excluent pas non plus de nouvelles poursuites contre William Ruto, devant la CPI ou devant une juridiction nationale, s’il y a de nouveaux éléments de preuve.
La preuve, voilà le fond du problème dans cette affaire. Pendant l’instruction, cinq témoins sont revenus sur leur déposition. Un sixième est mort. Un septième a été porté disparu. La procureure Fatou Ben Souda a dénoncé des « influences irrégulières ». L’instruction s’est déroulée dans un climat hostile à la CPI, tant au Kenya que sur le continent africain. Alors que 34 États africains ont ratifié le statut de Rome créant la CPI, lors du dernier sommet de l’Union africaine en janvier, les chefs d’État ont adopté une résolution prévoyant un retrait de la CPI. L’auteur de cette résolution n’était autre que le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, qui a été inculpé de crimes contre l’humanité à la CPI avant l’abandon des poursuites, là aussi, faute de preuves.
Rfi.fr
Comments are closed.