Sécurité frontalière: l’Ong West Africa et ses partenaires veulent « briser les barrières »


Les zones frontalières sont parfois le théâtre de nombreux conflits qui font plusieurs victimes. Et la plupart
d’entre elles sont les femmes et les enfants qui en payent le prix lourd. C’est pourquoi l’ONG West Africa avec
le soutien de l’USAID et d’autres partenaires ont tenu aujourd’hui cette troisième session de dialogue afin de
créer un cadre d’échanges inclusif représentatif de l’ensemble des femmes de toutes les régions du Sénégal avec
leurs sœurs de la Gambie et de la Guinée – Bissau pour contribuer à la prévention et la résolution des conflits.


Pendant son exposé, Mme Aïdara NDIAYE Adjaratou WAHA, Directrice exécutive de Parteners
West Africa a mis l’accent sur le rôle joué par les femmes dans la prévention et la résolution des nombreux
conflits notés en Afrique particulièrement au Sénégal. Mais elle n’a pas manqué de souligner les conséquences
multiples et différentes qui en découlent. « Aujourd’hui, nous ne pouvons pas occulter l’impact des femmes dans
la recherche de la paix à travers le monde notamment dans le continent africain. A titre d’exemple, je donnerais
les femmes du Mano River lorsqu’elles se sont impliquées dans la recherche de la paix dans la région du Mano
River pour le Libéria, la Sierra – Léone et la Guinée. On a eu des résultats positifs, également lorsque les
femmes du Mali se sont levées pour la signature de l’accord de paix pour le conflit qui mine le nord du Mali,
nous avons eu des résultats probants. Et aujourd’hui, il est prouvé que les femmes sont des médiatrices, des
actrices de paix. Au Sénégal, l’objectif de cette session vise d’abord à briser les barrières entre les femmes du
sud du Sénégal, de la Casamance notamment et celles des autres régions. Nous avons les femmes du centre, de
l’Est, des autres régions du Sénégal qui méconnaissaient vraiment les problèmes que vivaient leurs sœurs de la
Casamance, de la région sud du Sénégal. Nous avons jugé nécessaire, opportun d’impliquer nos sœurs de la
Gambie et de la Guinée – Bissau puisque le Sénégal partage en fait des frontières non seulement avec ces pays
mais nos sœurs de la Casamance se sentaient même plus proches de nos sœurs de la Gambie et de la Guinée – Bissau que nous autres femmes des autres régions du Sénégal. Parce qu’il ne faut pas occulter qu’elles
partagent les mêmes langues, la même culture. C’est ce qui fait qu’il y avait en fait cette barrière qui n’était pas
visible mais réelle qui existait entre les femmes du sud du Sénégal et des autres régions », a rappelé Mme
WAHA.

Avant de poursuivre : « A un mois donc, le consortium composé d Parteners global,
Parteners West Africa, Tostan et de la plateforme des femmes pour la paix en Casamance a saisi cet appel du
cœur de l’ensemble des femmes du Sénégal avec nos sœurs de la Gambie et de la Guinée – Bissau pour mener
une marche nationale simultanée mais les réalités économiques ont fait que finalement, elle se fera le 14
Septembre 2019. L’objectif est d’avoir 3000 femmes qui ensemble vont se lever pour demander le retour définitif
de la paix en Casamance.»

S’agissant du Code de la famille sénégalais, Mme WAHA a émis le souhait de le voir réformé car devenu
obsolète selon elle après plus de 40 ans d’existence..« Le code de la famille sénégalais qui est hérité du système
colonial est une copie mais pas collée du code de la famille français. Il a été pendant 10 ans révisé pour tenir
compte des réalités socioculturelles et religieuses de notre pays. Et c’est en 1972 que ce code a été adopté et
force est de constater que ce code de la famille donne la puissance paternelle, l’autorité paternelle comme il est
de coutume dans notre pays au chef de famille qui se trouve être le père de l’enfant. Mais le code français donne
cette puissance paternelle au père et à la mère et aujourd’hui, nous allons citer l’exemple du conflit
casamançais avec des enfants orphelins, victimes du conflit parce qu’ayant perdu leur père, des familles
déchirées, des divorces qui font qu’aujourd’hui certains enfants sont stigmatisés, victimes de cette autorité
parentale. Le problème majeur qui se pose d’abord est que le code de la famille n’est pas assez vulgarisé au
Sénégal. J’ai tantôt cité l’exemple du Maroc qui a revu son code de la famille en 2004 et il y a eu une
appropriation et une vulgarisation du code. Aujourd’hui au Sénégal, il y a un problème, la délégation de la
puissance paternelle est méconnue de la plupart des femmes et même si elle est connue, les difficultés liées à
l’accès à la justice font que ces femmes ne peuvent pas, ne vont pas ou méconnaissent leurs droits de demander
une délégation de puissance paternelle. Et pour faciliter tout ça, non seulement nous demandons une
vulgarisation, une sensibilisation de cette loi et même temps nous appelons toutes les organisations à une
réforme parce qu’en même après 40 ans, il est temps de réformer ce code de la famille sénégalais et de réviser
l’article 277 pour que l’autorité parentale puisse être exercée aussi bien par le père que par la mère.», fait – elle
savoir
« Auparavant, tu ne pouvais pas te retrouver dors au crépuscule »


Patricia DIANDY, membre de la plateforme des Femmes du bois sacré apprécie à sa juste valeur cette initiative
qui, selon elle, a contribué au calme noté jusqu’à présent dans ce conflit. « On se réjouit de cet appel car je me
souviens des périodes où on était très fatigué à cause du conflit casamançais. Mais on rend grâce à Dieu suite à
l’appui des femmes des autres régions qui sont venues nous aider. Maintenant, il y a une accalmie dans la
région car tu peux te promener jusqu’à n’importe quelle heure sans être inquiété. Auparavant, tu ne pouvais pas
te retrouver dors au crépuscule et deux personnes ne devraient pas rester debout et discuter de peur d’être soit
cueilli par la gendarmerie ou la rébellion. On remercie l’ONG qui s’est déplacé jusqu’en Casamance pour que
nous connaissons ce calme. », se réjouit – elle
Ndéye Marie DIEDHIOU THIAM, Présidente de la plateforme des femmes pour la paix en Casamance et
membre actif du processus de prévention et de résolution du conflit casamançais revient sur la marche qu’elle
compte organiser en Septembre prochain. « Dans le cadre du plaidoyer que nous déroulons à l’endroit de l’Etat
du Sénégal, du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance, nous allons encore une fois organiser
une marche de plaidoyer que nous allons dérouler après avoir organisé au niveau des neufs départements de la
Casamance des consultations publiques où nous avons échangé avec les populations particulièrement les femmes
sur le conflit en Casamance et en partenariat avec Parteners West Africa et Tostan qui ont aussi travailler sur le
problème qui sévit en Casamance. Nous avons écrit un livre blanc destiné en premier lieu au Président de la
République, au Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance et aux organisations de la société civile.
Nous allons donc une forte mobilisation où l’objectif est d’atteindre 3000 participantes des femmes qui viendront
de tout le Sénégal, de la Gambie et de la Guinée – Bissau. La marche va s’ébranler du club olympique vers la place du souvenir africain où nous allons à la suite de quelques activités remettre le livre blanc aux organisations
de la société civile notamment celles qui s’activent le plus dans les questions de sécurité et de paix. », dit – elle.
Pour rappel, l’ONG West Africa et ses partenaires comptent tenir une marche le 14 Septembre 2019 prochain au
niveau du Club olympique jusqu’à la Place du Souvenir Africain pour disent – elles demander le retour définitif
de la paix en Casamance. Un livre blanc sera également remis aux organisations de la société civile qui
s’activent le plus dans cette lutte.

Dakar7.com

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