Voici le discours intégral de Malick Gackou

 

Mes chères concitoyennes,
Mes chers concitoyens,
Sénégalaises, Sénégalais

Depuis la création du Grand Parti (GP) le 17 août 2015, j’ai parcouru, à travers les caravanes de l’espoir, les quatorze (14) régions du Sénégal, la foi en bandoulière, pour susciter avec mes compatriotes un dialogue inclusif sur l’état actuel et le devenir de la Nation.
Ce faisant, j’ai pu découvrir combien encore notre pays garde, si profondément les stigmates des échecs du Plan Sénégal Emergent (PSE) qui a fini de balafrer le visage de notre tissu économique et social.
Tant les disparités s’accélèrent, le chômage endémique des jeunes s’amplifie, la pauvreté gangrène la vie des ménages, le pouvoir d’achat des travailleurs se disloque et la raréfaction des revenus étouffe la qualité de vie des couches les plus vulnérables.
Manifestement, tous les secteurs de notre économie sont en jachère et le peuple sénégalais s’interroge sur son destin.
De mes rencontres avec les secteurs croisés de notre société, il ressort un sentiment national d’aspiration à une alternative pour refonder la République et amorcer les bases d’un développement économique et social harmonieux.
C’est la raison pour laquelle, j’ai pris la ferme résolution d’inverser la tendance et de faire changer à notre pays, de cap, afin de redonner espoir à notre vaillant peuple et d’impulser les mutations idoines à même de faire du Sénégal, l’une des meilleures signatures du monde.
Cela passe par notre victoire éclatante au soir de l’élection présidentielle du 24 février 2019.
A cette fin, je m’engage à mobiliser le pays tout entier, pour battre Macky SALL en 2019.
Face à cette perspective, je voudrais d’abord me réjouir du terrain sur lequel le Président Macky Sall nous a enfin invités. Celui du débat d’idées et de la confrontation des programmes que nous entendons proposer aux Sénégalais.
Au Grand Parti, on l’a toujours attendu sur ce terrain. Mais le Président Macky Sall était malheureusement occupé à « réduire l’opposition à sa plus simple expression » comme il l’avait dit. Son pronostic est en faillite car nous restons debout pour redresser le Sénégal.
Je salue, à cet égard, le fait que le Président Macky Sall ait enfin compris qu’on ne peut faire l’économie d’un débat de fond en démocratie. Il vient de s’essayer à cet exercice en lançant le Tome 1 d’une série d’ouvrages de quatre Tomes au titre générique de « Conviction républicaine ».
Il ne s’est agi pour ce Tome 1 que de la compilation de 58 discours sur les Institutions, la Gouvernance, la Paix, la Sécurité et le Développement.
On comprend alors pourquoi, en dehors de leurs incantations sur le PSE, le Président Macky Sall et son régime ne s’étaient pas engagés jusqu’ici dans un débat d’idées. En effet, si après six années de magistère, Macky Sall n’a rien à mettre entre les mains des Sénégalais que de la littérature et de la rhétorique sur les institutions et la gouvernance, c’est que non seulement son bilan est inexistant, mais qu’il est aussi mal armé pour parler de programme.
En attendant de découvrir inutilement les trois autres tomes de ce soi-disant programme, le moins qu’on puisse dire est que c’est parti pour être un chapelet de bonnes intentions et de professions de foi sans prise réelle avec les difficultés que vivent au quotidien les Sénégalais.
Ce mal vivre des Sénégalais est la traduction la plus absolue de son bilan aux antipodes de l’émergence tant clamée.
C’est pourquoi, le Grand Parti a conçu le Programme Alternatif Suxxali Senegaal (PASS) et se sent parfaitement à l’aise dans ce débat sur les programmes.
Au total, nous allons à grands pas vers le premier tour de l’élection du Président de la République qui se tient dans huit mois.
Nous serons plusieurs à solliciter vos suffrages, je l’espère, sur la base de nos programmes respectifs. Nous voulons que la compétition se déroule dans la paix et le respect mutuel, le tout sanctionné par la vérité des urnes. Nous formulons des prières pour qu’il n’y ait aucune perte en vies humaines comme, malheureusement, cela se passe depuis quelques élections.
Nous vous soumettons notre candidature avec la foi du patriote, l’engagement du citoyen, l’ambition du fils et la détermination de l’expert. L’intérêt supérieur du Sénégal et de l’Afrique est le principe qui nous inspire dans notre réflexion et toutes nos actions, présentes et futures.
L’heure est à la vigilance citoyenne.
Le Sénégal est encore resté fidèle à sa réputation d’un pays, dont les citoyens sont plus aptes à se débarrasser d’un président qu’ils ne veulent plus, que d’en élire un en qui ils placent positivement leur espoir.
Au demeurant, il nous faut, donc, aujourd’hui élire un Président de la République que nous choisirons pour ses qualités et non uniquement contre les défauts de son adversaire.
Macky Sall a bénéficié de ce choix du Président d’exception.
Il s’est fait élire par un programme qui avait suscité l’espoir. Mais il s’en est débarrassé aussitôt élu pour sortir de sa manche son véritable programme, celui de la patrimonialisation du pouvoir, des passe-droits et du bradage des richesses nationales.
Ce dédain de la Nation et de la République le mène à l’absence totale de patriotisme et de non prise en charge des intérêts nationaux au profit de ceux d’autres pays et de firmes transnationales. C’est cela qui explique la facilité d’endettement dont se vante le gouvernement du Président Macky Sall.
Les créanciers encouragent la politique d’endettement de notre Etat. Ils ont la garantie qu’ils se feront payer avec des intérêts sur les futures recettes pétrolières et gazières. Celles-ci sont hypothéquées parfois sur des durées d’un quart de siècle et plus. Qu’en restera-t-il pour les jeunes? Et pour les générations futures ? Rien, sinon un pays classé 25ème parmi les plus pauvres et 16ème parmi les plus endettés du monde.
Et le pire est à venir si rien n’est fait.
Incontestablement, notre pays marche au rythme de la déliquescence des institutions de la République et du désœuvrement social sans précédent. C’est cette politique à courte vue que le Président Macky Sall définit comme la vision de ses convictions républicaines. C’est ce partage népotique de la richesse nationale qu’il confond avec le patriotisme.
Le Sénégal que nous incarnons doit être à la pointe du combat pour la libération des peuples africains, la sauvegarde de nos valeurs et le renouveau de notre posture dans le monde.
Ces convictions étouffent les libertés et piétinent les principes sacro-saints de la démocratie. Elles brisent notre capacité de rêver et obstruent l’avenir de la jeunesse ; à telle enseigne qu’elles privent les étudiants de leurs bourses d’études et les tuent lorsqu’ils manifestent pour obtenir paiement.
Nous nous inclinons pieusement sur la tombe de Mouhamadou Fallou Sène et prions qu’il soit la dernière victime de telles circonstances.
Le Président Macky Sall veut régner sur le Sénégal avec l’œil d’un étranger et le déclin de la foi patriotique.
Comme preuve de ses fortes convictions, il a manifesté, à cette occasion, son enthousiasme pour les bienfaits de la colonisation. Il a fait honte à tout patriote véritable, au Sénégal et sur l’ensemble du continent africain.
Nous dénonçons avec la dernière énergie, ses propos qui blessent outrageusement l’honneur et la dignité du peuple africain. Chaque africain a un peu de sénégalais en lui et chaque sénégalais a un peu d’africain en soi, tant l’Afrique souffre de l’incurie de ses gouvernants.
Je réaffirme, ici et maintenant, notre panafricanisme sans ambages et dépourvu de tout complexe.
J’exige du Président Macky Sall qu’il présente ses excuses et demande pardon à l’Afrique et à tous les tirailleurs pour ses propos déphasés et totalement inappropriés sur la colonisation.
Voilà donc quel est le bilan véritable de l’homme qui préside depuis près de sept ans aux destinées du Sénégal : des engagements électoraux non tenus, l’Administration, la Présidence et la Diplomatie envahies par un recrutement patrimonial et partisan intempestif ; tout cela au vu et au su du Sénégal et du monde. Sans un brin de pudeur, sans cette « KERSA » que l’ancien Président Léopold Sédar Senghor cite parmi nos valeurs cardinales.
Le reniement manifeste des valeurs des assises nationales est la trame de convictions anti républicaines et totalement en déphasage avec les principes immuables de la parole donnée.
Il est temps maintenant de mettre un terme à de tels agissements et à de telles divagations. De même, c’est le moment de mettre fin à une gouvernance qui n’est ni sobre, ni vertueuse, contrairement aux promesses des mille et une nuits.
Décidément, ce mandat est marqué du sceau de l’échec et de la tragédie sociale d’un peuple en agonie. Il est temps que le Président Macky Sall quitte le pouvoir pour une alternative crédible, patriotique et résolument engagée à faire du Sénégal un puissant état moderne et développé.
Le Candidat de l’Espoir que vous avez déjà choisi, incarne bien cette posture d’Homme d’Etat et de Défenseur invétéré des Intérêts supérieurs de la Nation.

Il nous faut, dès à présent, redresser la situation du Sénégal avant que tout ne tombe en ruines.

C’est le sens de notre candidature adossée sur un Programme à la fois réformiste, réaliste et ambitieux. Nous l’avons déjà publié et je souhaiterais que les échanges que nous allons avoir tout à l’heure portent exclusivement sur la dynamique de ce point de presse.

Merci de votre attention.

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